lundi 31 mars 2014

Le Joueur d'Échecs - Stefan Zweig

Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ».







Je découvre Stefan Zweig avec l'histoire magnifique du Joueur d'Échecs. 
Celle-ci est perturbante, voire un peu dérangeante, mais elle est prodigieuse. On découvre à travers les mots de l'auteur qu'il peut être bien plus difficile de vivre dans une chambre d'hôtel à ne rien faire que dans un camp de concentration à casser des cailloux. Ça a été le cas pour Mr. B., l'homme que nous rencontrons à bord du bateau, ce même bateau dans lequel se trouve le champion du monde d'échecs encore jamais battu, ce même champion que Mr. B. va vaincre sans avoir touché à un échiquier depuis plus de vingt années. Ce personnage raconte au narrateur ce qui l'a amené à si bien connaître les règles, les pièges, les attaques, et les combinaisons de ce jeu si captivant. On suit alors ses années d'enfermement au milieu des nazis.
Ce petit roman d'une soixantaine de pages est remarquable dans le sens où Stefan Zweig arrive parfaitement à nous faire suivre le cheminement de la pensée de Mr. B. dans son apprentissage du jeu, au point que pendant notre lecture, nous devenons Mr. B. sans même nous en rendre compte. 

En commençant Le Joueur d'Échecs, il ne faut pas s'attendre à ressentir de l'attachement pour les personnages, et je pense que le but de l'auteur n'était pas là. Les protagonistes ne sont pas le plus important, le plus important est sans doute les faits et l'histoire de Mr. B.
La connaissance du jeu n'est pas du tout indispensable pour comprendre ce qui se dit dans ce livre, il suffit juste de se laisser porter par les mots et d'un peu de concentration.
L'écriture est fluide et simple, Stefan Zweig va droit au but, il n'y a pas de longueur.

Après avoir fait mes recherches, il me semble bien que cette histoire n'est pas issue de la réalité, c'est apparemment une pure fiction. Mais j'ai réellement eu un doute à la fin de ma lecture parce qu'il n'y a vraiment aucune fausse note.


N'hésitez pas à me donner votre avis, je serai heureuse d'échanger avec vous !

samedi 29 mars 2014

Le Trône de Fer, l'intégrale 1 - G.R.R. Martin

Je pense ne pas avoir à vous présenter cette immense saga que bon nombre d'entre vous connaît probablement. Vous avez vu et revu ces volumes en tête de rayon de vos librairies, vous avez constaté l'immense succès de leur adaptation en série TV. Le Trône de Fer est l'histoire de sept royaumes. C'est l'histoire de sept rois. Sept rois qui se battent pour être LE roi des sept royaumes. Le roi des sept couronnes.
J'ai découvert les romans grâce à la série TV que j'ai beaucoup apprécié et c'est donc avec plaisir que je m'y suis plongée.

L'intégrale 1 comprend les deux premiers tomes de la saga, soit Le Trône de Fer et Le Donjon Rouge. Ce sont des romans classés en fantasy, bien que nous ne rencontrons des éléments fantasy que vers la fin du second tome. Les deux réunis font près de 800 pages aux éditions J'ai Lu, un beau pavé donc !

J'ai trouvé le premier tome très prometteur. On découvre en effet des personnages touchants avec chacun une personnalité forte. J'étais tout particulièrement attachée à Arya, Jon et Tyrion.
Autre point positif : les liens entres les personnages et entre les différentes maisons, les machinations perverses, les traîtrises, sont bien rodés, rien ne cloche.
Une fois ce tome-ci terminé, et avide de connaître la suite des événements, j'ai directement enchaîné avec le second tome. Je pense que ça a été une grosse erreur : 800 pages, c'est énorme. Je m'attendais à ce que la puissance constatée précédemment soit décuplée, et j'ai été plutôt déçue de voir qu'au contraire, ça se calmait. Les machinations sont toujours au rendez-vous, les personnages sont toujours plaisants, mais j'ai trouvé quelques longueurs que, je pense, je n'aurais pas trouvé si j'avais fait une pause entre les deux tomes.
Je lirai sans doute la suite, mais je pense d'abord faire une pause, lire des choses plus légères.

En lisant les avis d'autres lecteurs, j'ai souvent constaté que l'écriture de l'auteur était critiquée, j'ai souvent lu que sa plume était compliquée à suivre. Je ne partage pas vraiment ces avis. En effet, dans nos librairies on trouvera beaucoup plus simple à lire que du G.R.R. Martin. Le style de l'auteur est assez "ancien" et n'a rien avoir avec du Guillaume Musso qui se lit très simplement. Mais n'amplifions pas les choses : Le Trône de Fer n'est pas une saga incompréhensible avec un langage hyper complexe que personne ne comprend. Elle n'aurait pas eu le succès qu'elle possède maintenant si c'était vraiment le cas. Il y a quelques phrases pour lesquelles j'ai du m'y prendre à deux fois avant d'en saisir le sens, mais ce n'est pas insurmontable.
Pour ceux qui hésitent à se lancer, je leur conseille d'oser. Car malgré la petite déception que j'ai essuyé dans Le Donjon Rouge, je suis contente d'avoir lu ce premier volume qui restera longtemps dans ma mémoire, moi qui ne suit pas du tout adepte de ce genre littéraire.


Et vous, qu'en avez-vous pensé ?